La SCÉÉ va à la rencontre de Dawn Wallin, Ph. D.

  • Sep 19
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  • katyellsworth

Soutirer encore un peu plus de chaque journée, voilà ce qui semble être la devise de la Pre Dawn Wallin pour la gestion de ses responsabilités administratives, de son programme de recherche et de sa vie personnelle. Heureusement pour nous, Dawn a aussi trouvé du temps pour s’entretenir un peu avec nous – entre une rencontre avec un étudiant diplômé, une crise administrative non spécifiée et un million d’autres réunions. On a tôt fait de comprendre pourquoi elle mène une carrière aussi brillante : au cours de notre courte entrevue, elle a réussi à nous parler des multiples rôles qu’elle assume, à nous décrire ses recherches et à nous raconter diverses anecdotes. On le voit, en une conversation de 15 minutes, elle couvre plus de terrain que bien des gens en une journée!

Dawn en est actuellement à sa quatrième année comme doyenne associée aux programmes de premier cycle, aux partenariats et à la recherche au College of Education de l’University of Saskatchewan. Élevée au sein d’une communauté rurale de la Saskatchewan, Dawn a obtenu tous ses quatre diplômes à cette université avant de devenir professeure adjointe à l’University of Texas-PanAmerican. Impatiente de revenir au Canada, Dawn a accepté un poste à l’University of Manitoba, où elle a passé 13 heureuses années, avant de retourner en Saskatchewan. « Ce retour au bercail a été merveilleux pour moi, souligne-t-elle. J’ai retrouvé tout plein de gens; j’ai eu aussi toutefois à réapprendre la culture et à me refamiliariser avec le milieu. »

Dawn admet que sa vie n’est pas toujours très équilibrée et que de temps à autre sa famille doit lui rappeler de mettre son travail de côté. Une partie du défi lié au déménagement d’une province à l’autre, note Dawn, c’est qu’elle a dû se refaire un réseau et mettre sur pied de nouveaux sites de recherche. « L’aspect relationnel est fondamental dans toute recherche, explique-t-elle. « En arrivant en Saskatchewan, je savais que je devais bâtir le genre de relations fondées sur le respect que suppose un partenariat de recherche éthique. Grâce à mon poste de doyenne associée, je suis bien placée pour interagir avec des partenaires potentiels, mais cela demande vraiment beaucoup de temps. »

Dawn consacre une bonne partie de ses journées à soutenir et à conseiller des chercheurs en début de carrière qui sont en train d’élaborer un programme de recherche. Elle fait remarquer que bien des agences délaissent l’octroi de fonds à des chercheurs individuels; c’est pourquoi elle aide les nouveaux chercheurs à se concentrer sur des projets conjoints et donc à bâtir des réseaux locaux et nationaux. « L’un des premiers conseils que je donne, dit-elle, c’est de se joindre à la SCÉÉ. Allez au congrès, parlez aux gens, voyez ce qu’ils font, trouvez un lien avec eux afin de forger des relations de collaboration. La SCÉÉ est précieuse pour le réseautage. » Dawn précise que ces relations de collaboration devraient aussi inclure des partenaires en dehors des milieux universitaires puisque le CRSH et d’autres bailleurs de fonds ont tendance à favoriser des projets qui ont des liens avec les institutions ou les communautés. « Les agences des trois Conseils veulent un impact, explique-t-elle. Elles s’attendent maintenant à ce que les chercheurs mobilisent plusieurs sources de financement, avec de multiples partenaires, afin que le projet ait le plus d’impact possible. Il est impératif de comprendre cette nouvelle orientation pour pouvoir assurer la progression efficace du programme de recherche. »

Comme bien des établissements d’enseignement, le College of Education de l’University of Saskatchewan offre beaucoup de soutien additionnel aux chercheurs en début de carrière. Dawn et son équipe voient à ce que les nouveaux chercheurs soient mentorés, aient accès à un financement initial et comprennent la nature du cycle de la recherche. L’établissement de relations, première étape essentielle de toute relation de collaboration, prend du temps. À mesure que le programme de recherche poursuit sur sa lancée, le College continue à offrir soutien et conseils, car il faut du temps et créer des liens pour que la recherche produise les résultats qui sont si importants pour les nouveaux chercheurs. Mettre l’accent sur la publication immédiate sans d’abord aborder correctement la question du cycle de la recherche entraîne des attentes irréalistes, souligne Dawn.

Le soutien accordé aux nouveaux chercheurs peut provenir de l’établissement lui-même, comme c’est le cas du College of Education de l’University of Saskatchewan, ou d’un réseau plus vaste comme la SCÉÉ. Dawn est membre de la SCÉÉ depuis le début de sa carrière; elle a d’ailleurs occupé à peu près tous les postes de direction au sein de l’Association canadienne pour l’étude de l’administration scolaire (ACÉAS) et plusieurs postes de premier plan au sein de l’Association canadienne pour l’étude sur les femmes et l’éducation (ACÉFÉ), en plus d’avoir été la vice-présidente anglophone de la SCÉÉ. Les nombreuses contributions de Dawn ont d’ailleurs été officiellement reconnues en 2017 lorsqu’elle s’est vu décerner le Prix pour services distingués de l’ACÉAS. « La SCÉÉ m’a aidée au début à constituer un réseau national de chercheurs, nous confie-t-elle. Par ailleurs, mes fonctions au sein des bureaux de direction de l’ACÉFÉ et de l’ACÉAS m’ont permis d’établir avec les gens d’autres types de contact, de prendre la défense de travaux d’érudition importants et d’aider d’autres universitaires comme moi-même j’avais été aidée. » Dawn souligne que le fait de rencontrer des érudits en personne nous permet de comprendre pourquoi ils écrivent ce qu’ils écrivent, de mieux saisir qui ils sont et d’établir un lien avec la personne derrière les idées.

Une grande part du programme de recherche de Dawn porte sur les questions de genre et la place qu’elles occupent dans les milieux universitaires et dans le domaine de l’éducation en général. Les hauts responsables – à la présidence d’une université, comme titulaires d’une chaire de recherche du Canada de niveau 1, au décanat et à la direction d’un département – sont souvent encore des hommes. « Le discours du genre continue à façonner qui est admis dans les officines du pouvoir », affirme Dawn, notant au passage que tant les femmes que les hommes doivent se demander si les milieux universitaires font autant de progrès qu’ils le devraient pour ce qui est des questions de genre. Les comités de recrutement, par exemple, peuvent penser qu’il n’est plus nécessaire d’accorder une attention particulière aux femmes. « Nous devons tous et toutes analyser comment nous avons été récupéré(e)s par l’agenda néolibéral selon lequel les règles du jeu sont égales alors qu’elles ne le sont clairement pas. »

Dawn et une collègue, Janice Wallace, ont publié un ouvrage plus tôt cette année : Transforming Conversations: Feminism and Education in Canada since 1870. Ce qui emballe surtout Dawn au sujet de ce livre, c’est qu’il fait place aux voix de femmes dans de multiples situations, dont des féministes autochtones et des féministes de la relève. « Le livre nous situe dans un espace-temps où les critiques du féminisme occidental sont prises en compte tout comme les progrès réalisés par le féminisme. Je trouve cela très encourageant. » On peut commander le livre après de McGill-Queen’s University Press: https://bit.ly/2DbmATc

Et quel conseil Dawn donne-t-elle aux membres de la SCÉÉ en terminant? Faire du bon travail ensemble, reconnaître et célébrer notre engagement en faveur de ce secteur orienté vers les services qu’est l’éducation et valoriser la SCÉÉ, un organisme voué au soutien et à la promotion de notre quête du savoir. Sage conseil!

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